« L’herbe serait plus verte… ailleurs …» nous annonce Brain Damage avec ce premier album.
Pourtant, ici, on est à pleine maturité. Rarement un album de dub « made in France » ne se sera autant affranchi du modèle jamaïcain tout en recelant dans ses moindres détails autant de citations et d’hommages aux inventeurs de ce style ( King Tubby / Lee Perry ), ainsi qu’à bon nombre de ses acteurs dans son évolution ( Tikiman / Rhythm & Sound, Dub Syndicate, etc… ).
Le studio d¹enregistrement, le 7/11 Laboratory est ici utilisé comme un véritable instrument de musique. L’utilisation optimale d’effets stéréo tridimensionnels confrontera l’auditeur à des paysages sonores allant des classiques space-echoes ou réverbérations façon tunnel du Mont-Blanc, jusqu’à des craquements, interférences élèctroniques, samples exogènes et autres bruits parasites en provenance directe de Babylone.
Pour cet album, dans la lignée de ses précédentes collaborations avec l’internationale dub ( Zion Train, Alpha & Omega, Disciples, Spectre, Lab°…), Brain Damage est allé enregistrer deux titres à Londres, au Conscious Sounds Studio, avec le chanteur d¹origine jamaïcaine Tena Stelin. Avec le mélancolique « Spirit World », on songe aux fructueuses collaborations Massive Attack / Horace Andy, alors que sur « Genetic Weapon », le ton se fait plus évidemment revendicatif. Deux morceaux chantés donc, incorporés au sein de ces dix compositions, où les atmosphères émotionnelles et les ambiances changeront au gré des écoutes.
« Always greener ( on the other side ) » apparait comme le manifeste d’une musique conçue comme du cinema pour l’oreille…