Avec la réalisation de 15 albums et plus de 800 concerts, Martin Nathan multiplie depuis 20 ans les propositions artistiques les plus aventureuses et diverses, sous le nom de Brain Damage.

Considéré comme l’un des fondateurs de la scène dub en France, il y crée dès 1999 l’un des premiers live machine du genre, influençant toute une génération d’artistes, se réclamant de son héritage. Son côté visionnaire l’amène dès le début des années 2000 à collaborer avec certains maîtres du genre de la scène britannique (Zion Train, Alpha & Omega, The Disciples), et à se rendre à Londres pour une session mémorable au studio Conscious Sound en compagnie du MC Tena Stelin. Ce modèle de collaboration entre producteur français et chanteur britannique deviendra alors un passage obligé pour bon nombre d’acteurs de la scène, jusqu’à aujourd’hui.

Mais l’artiste n’est définitivement pas de ceux qui se reposent éternellement sur les modèles qu’il a lui même fondés à l’aube de sa longue carrière. Producteur insatiable, consécutivement à la sortie de ses deux premiers albums sur le label parisien Hammerbass, il rejoint en 2006 l’écurie Jarring Effects pour une trilogie d’opus expérimentaux. En 2011, il produit en compagnie du groupe High Tone, le projet High Damage, en forme de point d’orgue à l’apogée de la scène « french dub touch » historique.  Evoluant désormais au sein d’un environnement nettement rajeuni, il réunit un an plus tard les cultures dites « sound system » et « live », hélas bien trop souvent opposées, avec la magistrale réalisation de l’album fédérateur « Empire soldiers », en compagnie du britannique Steve Vibronics, autre incontournable pionnier du genre.

Les véritables coups de maître restent néanmoins encore à venir. En 2015, c’est à Kingston qu’il confectionne la majeure partie du projet « Talk the talk / Walk the walk », en compagnie d’icônes jamaïcaines comme Horace Andy, Willi Williams, Winston Mc Anuff, Kiddus I ou encore Ras Michael, pour un hommage historique, vibrant et totalement inédit aux créateurs de son style de prédilection. En 2017, le producteur se tourne vers les Etats-Unis, pour une collaboration hors-norme avec Harrison Stafford, leader charismatique du légendaire groupe Groundation, une nouvelle fois dans une volonté de décloisonnement, établissant une connection forte avec la scène reggae cette fois-ci contemporaine et l’un de ses représentants les plus mondialement reconnus. Enfin, un an plus tard, il se rend en Colombie pour produire l’un de ses albums les plus inattendus, au charme imparable, entièrement en langue espagnole, lui permettant de s’affranchir de certains modèles anglo-saxons omniprésents, y compris dans sa propre discographie.

Au fil de toutes ces années, c’est aussi grâce à ses fameuses prestations réellement live et explosives, que Martin Nathan a su se forger une solide réputation internationale. En France, de part son passif et sa capacité à se renouveler, Brain Damage apparaît désormais comme un trait d’union entre la scène qu’il a contribué à créer, et les nouveaux leaders d’un dub rajeuni, plus synthétique et frontal. Il est plus que rare de voir un artiste fêter ses 20 ans de carrière avec tant de vitalité, d’inventivité, sans éprouver le besoin de se tourner inutilement vers son propre passé. Il semble au contraire de plus en plus clair qu’il n’exclue aucune prise de risque, toujours à contre-courant, plus que jamais défricheur et paradoxalement fédérateur. Il s’agit bien ici d’une marque de fabrique, un secret de longévité !

With more than 15 albums and 800+ concerts behind him already, Martin Nathan ventures for 20 years now, into many artistic and stylistic experiments, under the name of Brain Damage.

Acclaimed as one of the founders of the French dub scene, he presents in 1999 one of the first dub live-act of its kind in France, influencing an entire generation of artists laying claim for his heritage. Early in the 2000s already, his pioneering spirit leads him to collaborate with some masters of the style in the UK (Zion Train, Alpha & Omega, The Disciples) and to go to London for a memorable session at Conscious SoundStudio with MC Tena Stelin. This model of collaboration between French producer and British singer will then become a standard step for many actors of the scene, so far.

But the artist is definitely not among those who forever rest on the models he founded himself at the dawning of his long career. Insatiable producer, after the release of his two first albums on the Parisian label Hammerbass, he joins Jarring Effects label in 2006 for a trilogy of experimental opuses. 2011 he produces with the band High Tone, the project « High Damage » shaped like the climax of the historical « French dub touch » scene heyday. Henceforth evolving in a much younger environment, one year later, he gathers the so-called « sound-system » and « live » cultures — sadly often opposed — through the masterful realization of the federative album « Empire Soldiers », alongside the Briton Steve Vibronics, another pioneer figure of the genre.

His real masterstrokes are yet to come. 2015 he flies to Kingston to tailor most of his project “Talk the Talk / Walk the Walk” with Jamaican icons like Horace Andy, Willi Williams, Winston Mc Anuff, Kiddus Iand even Ras Michael, for a vibrant tribute to the creators of his favorite style. 2017, the producer turns to the United States for an outstanding collaboration with Harrison Stafford, charismatic leader of legendary band Groundation, determined to flout codes once again and to build strong bridges with the reggae scene — contemporary this time — and with one of its internationally recognized main figures. Then, one year later, he travels to Colombia to produce one of his most unexpected albums: an opus of incredible charm, entirely in Spanish, that enables him to break away from some pervasive UK models, also in his own discography.

Over the years, it is also with his truly live and explosive performances, that Martin Nathanhas grown a solid reputation throughout the international scene. In France, in the light of his experience and ability to continually renew his art, Brain Damage appears now as the link between the scene he contributed to establishing more than 20 years ago, and the new activists of a more synthetic & frontal dub. It is exceptionally rare to see an artist celebrating his 20th career anniversary, with so much vitality and creativity, and no need to call upon his own past. It rather increasingly appears that he doesn’t bar any risk-taking, always swimming against the tide, more groundbreaking than ever and paradoxically federative. Here definitely lays his signature and maybe the key to the project longevity.

Con ya 15 álbumes producidos, Martin Nathan multiplica desde casi 20 años la proposiciones artísticas con el nombre de Brain Damage. Sombrío, atmosférico, reivindicativo o poetico, su universo parece estar en perpetuo movimiento, lo que sin duda es una de las claves de la longevidad de su proyecto.

Considerado como unos de los fundadores de la escena dub en Francia, el crea en 1999 el primer live con máquinas del género y rápidamente establece conexiones con algunos de los maestros del estilo en Inglaterra (Zion Train, Alpha & Omega, The Disciples). En 2002 y 2004, acompañado del bajista Raphael Talis, produce sus dos primeros álbumes sobre el mítico sello parisino Hammerbass antes de unirse en 2006 al equipo de Jarring Effects por una trilogía experimental y conceptual realizada en colaboración con varios artistas internacionales (Black Sifichi, Mark Stewart, Hakim Bey). Se libera definitivamente de los códigos del género con los cuales lo habían catalogado demaciado rapido.

En 2011, la partida de su colaborador marca el principio de una nueva era para el proyecto, el cual se vuelve más que nunca polimórfico. Martin Nathan alterna entre las colaboraciones (High Tone, Vibronics, Sir Jean) con sus trabajos en solo acercándose cada vez más de su estilo de predilección. En 2015, la realización en Jamaica de la mayoría del proyecto “Talk the Talk, Walk the Walk” en compañía de iconos como Horace Andy, Willi Williams, Winston Mc Anuff, Kiddus I y Ras Michael lo atestiguan. En 2017, el productor mira esta vez hacia los Estados Unidos para realizar una colaboración fuera de normas con Harrison Stafford, cantante y líder carismático del legendario grupo Groundation con la intención de romper de nuevo con las normas, con la voluntad de romper con los códigos y de descompartimentar los estilos y las escuelas, frecuentemente encerradas dentro de sus dogmas.

Durante todos estos años, él supo construir una sólida reputación internacional, cultivando con talento una cierta dicotomía entre sesione de estudio muchas veces cerebrales y centenas de prestaciones en vivo, siempre explosivas. En Francia, gracias a su pasado y a su capacidad de renovarse, Brain Damage aparece como un guión entre la escena que él contribuyó a crear hace casi 20 años y los nuevos líderes de un dub rejuvenecido más sintético y frontal.